Se doper pour travailler

Devenez, à votre échelle, acteur du changement ?

Vos idées nous intéressent, votre opinion nous importe et votre point de vue est essentiel.

Proposez votre contenu

Se doper pour travailler

1 novembre 2021

Trois chercheurs, Renaud Crespin (chargé de recherche au CNRS), Dominique Lhuilier [professeure émérite au centre de recherche sur le travail et le développement (CNAM)] et Glady Lutz (doctorante en psychologie du travail au CNAM), se sont attaqués, avec brio, au sujet délicat du dopage en entreprise. Ces auteurs se sont vus récompensés par le prix RH 2018 décerné par Sciences Po, le cabinet Syntec Recrutement et Le Monde, pour l’ouvrage « Se doper pour travailler » publié aux éditions Erès.

Être « en forme » au bureau, traiter des symptômes qui pourrait être perçus comme gênants sur un lieu de travail, récupérer après une journée harassante … l’ouvrage traite, loin des habituels clichés du publicitaire cocaïnomane ou de l’ouvrier alcoolique, de l’usage quotidien et « très fréquent », par un très grand nombre de travailleurs, de substances psychoactives (alcool, tabac, amphétamines, cannabis, cocaïne, héroïne, caféine, psychostimulants, analgésiques, médicaments psychotropes, etc. ) ; les usagers recherchant « un outil de régulation, pour tenir, se calmer, récupérer ou se stimuler […] loin de provoquer des comportements déviants, l’utilisation de drogues permettrait de conserver une santé apparente et une certaine sécurité ». Selon les auteurs, cette consommation inquiétante serait liée nouvelles mutations du travail (intensification, individualisation, précarisation, burn out, risque de déclassement, etc.) et toucherait toutes les catégories socio-professionnelles.

Cet ouvrage invite à s'émanciper des jugements moraux sur l’usage de drogues et engage un travail sérieux de réflexion sur les actions et les pratiques concrètes à mettre en place pour lutter contre ce phénomène. Selon les auteurs, il conviendrait de changer de paradigme. Les auteurs y exposent les limites d’une politique d’interdiction (ou de prévention) sans s’attaquer aux racines du problème, ces drogues n’étant pas prises pour un usage récréatif mais afin de rester suffisamment performant dans un monde du travail très compétitif et stressant ou décompenser après une dure journée de labeur.

Références :  Article du Figaro

Lien vers le livre : Se doper pour travailler