Marjorie Pouzadoux Bokobza

Portrait

Marjorie Pouzadoux Bokobza

Directrice marketing de Gala

18 juin 2019

Comment rester fidèle à son entreprise quand on adore la nouveauté ? Après 16 ans au sein de Prisma Media, éditeur de Géo, Capital ou Voici, Marjorie Pouzadoux Bokobza a trouvé la formule.

"Je me suis auto-déclarée intrapreneuse", raconte cette niçoise de 39 ans, aujourd’hui directrice marketing de Gala. "C’était en 2013. Je ne connaissais pas ce terme, se souvient-elle, mais j’ai fait une rencontre décisive, celle de Stéphanie Tramickeck, alors country manager France de Pinterest. Elle se désignait ainsi sur son profil LinkedIn. Je m’en suis inspirée".

À cette époque, Marjorie réalise qu’elle développe, elle-aussi, de sa propre initiative, des projets innovants au sein de son entreprise. Elle qui ne sait "rester en place" a par exemple créé en 2015, hors process habituel, ZWK, un media 100% vidéo conçu pour les réseaux sociaux. "Comme pour tous les projets que j’ai lancé, j’ai monté une équipe transverse autour d’une étude de faisabilité et d’un business model. L’intrapreneur pense retour sur investissement", rappelle Marjorie Pouzadoux Bokobza.

Elle reconnaît avoir eu la chance de rencontrer les bons managers au bon moment. "La personne qui m’a recruté à 23 ans chez Prisma Media a su déceler en moi une alliance de créativité et de rigueur ainsi qu’un potentiel managerial. Elle m’a tiré vers le haut. Forte de sa confiance, j’ai fait de belles rencontres, en interne, qui m’ont permis d’évoluer en permanence au sein du groupe", explique-t-elle.

Et ça continue. En 2018, elle a été détachée 9 mois de son poste pour diriger une start-up en interne. Objectif : lancer un nouveau business sur les réseaux sociaux tout en développant la culture numérique du groupe. « J’ai co-lancé cette structure  en m’appuyant sur une nouvelle méthode : l’incubation d’un entrepreneur venu de l’extérieur. Je faisais le lien avec l’entreprise », raconte Marjorie. Résultat : une offre lancée en septembre 2018, baptisée Native Social Video (NSV). "En six mois, ce qui est très peu, nous avons formé les équipes de chaque titre à produire du contenu vidéo spécifique pour les réseaux sociaux. Et, côté business model, nous avons proposé aux annonceurs de toucher les audiences les plus intéressées par ces contenus", explique Marjorie Pouzadoux Bokobza.

Elle a ensuite regagné son poste. "Je suis revenue avec une belle énergie, de nouvelles méthodes, un œil 100% digital. C’est très précieux", commente-t-elle.

L’envie d’un autre projet n’a pas tardé. Cette fois, son souhait est de développer l’intrapreneuriat au sein de Prisma media. "En janvier 2017, il existait d’autres intrapreneurs dans le groupe, se souvient-elle, mais nous étions tous éparpillés. Je me sentais seule. J’ai donc créé sur Facebook "les Intrapreneuses", une communauté d’échange et de partage d’expériences qui a pris, très vite, de l’ampleur". En 2019, Marjorie a imaginé une plateforme digitale qui fédère, cette fois,  les intrapreneurs et intrapreneuses de son groupe. Baptisée la maison Eureka, elle permet à chaque salarié de soumettre une idée et de bénéficier d’un programme sur-mesure pour la développer. "Mon projet était en phase avec le souhait de la direction de structurer et d’accélérer la démarche intrapreneuriale de Prisma media en ne laissant personne sur le côté. Il faut que chaque salarié, s’il le souhaite, puisse contribuer à l’effort d’innovation de l’entreprise", explique Marjorie. Au fil des années, son rôle s’est affiné. "Aujourd’hui, je contribue à transformer la culture de l’entreprise. Je suis une vraie corporate, précise-t-elle. Une corporate entrepreneure".